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Article "Le Disco"
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Le Disco
Les courants musicaux

Courant musical Histoire

Le disco est un genre musical apparu au milieu des années 1970 et qui s'est développé jusque dans les années 1980.
Mais ce genre est toujours apprécié par les fans et de nombreux tubes disco sont diffusés et remixés depuis les années 2000.

Le disco est le résultat d'un mélange de funk, de soul, de pop et de musique latino-américaine, enrichi par de nouveaux instruments, les synthétiseurs. Les pionniers en ont été les réalisateurs artistiques Gamble & Huff et leur Philly Sound, ainsi que Barry White.

Le disco est né d'une stylisation du son de Philadelphie adaptée au marché blanc (les trois-quarts du marché aux États-Unis), et à un nouveau mode de vie, celui des discothèques. Les discothèques s'intègrent dans un mode de vie, qui se généralisera par la suite à toutes les couches de la société: c'est des jeans 501, des Ray-Ban, du bandana, du «jogging», des anneaux en or et des Nike -prononcées «naïqui».

Ce style à l'origine, est caractérisé par un rythme binaire très entraînant (autour de 130 battements par minute), martelé par la grosse caisse à chaque temps de la mesure 4/4, idéal pour danser. C'est à New York en discothèque (notamment au mythique Studio 54) et grâce aux radios que le Disco démarre et triomphe. Ensuite des groupes comme Chic ou Village People se produiront sur des grandes scènes, à l'image des artistes rock et funk qui les ont précédés.

La première moitié des années 1970 est celle de la période de clandestinité du disco. On peut faire commencer le disco en 1972 à Philadelphie avec la reprise que Billy Paul a faite de «Your song» d'Elton John. S'il est vrai que l'on retrouve des éléments qui feront partie du disco dans la seconde partie de cette chanson de 6 minutes 30, il n'empêche qu'elle reste plus une ballade soul à la sauce Philadelphie dans son ensemble. Le naissance du proto-disco a plutôt lieu en 1973 avec «Love's theme», morceau non-chanté du Love Unlimited Orchestra (nº1). Cette même année sort aussi «Soul makossa» de Manu Dibango. En 1974 trois titres font date : «Rock your baby» de George McCrae, «Rock the boat» de The Hues Corporation et surtout «Never can say goodbye» de Gloria Gaynor. Dans leur sillage on trouve «You're the first, my last, my everything» de Barry White et «Doctor's orders» de Carol Douglas. Apparaît aussi le personnage-clé du remixeur comme Tom Moulton qui a remixé des milliers de titres et qui est à l'origine de plusieurs innovations comme la version allongée et les chansons mixées en continu (ce qu'il a fait avec «Honey bee», «Never can say goodbye» et «Reach out I'll be there» sur le premier album de Gaynor). Ceci l'a aussi amené à créer le format du «12" single», maxi 45 tours ou maxi 33 tours.

En 1975 le disco mord encore un peu plus dans les classements surtout grâce à Donna Summer («Love to love you baby»), KC and the Sunshine Band («That's the way (I like it)») et Van McCoy («The hustle»). Gloria Gaynor continue son ascension et est couronnée reine des discothèques tandis que les Trammps deviennent une valeur sûre dans le monde de l'underground. 1975 est aussi l'année de «Jive talkin'», premier hit des Bee Gees relookés et des groupes de studio comme Silver Convention («Fly Robin fly»). À partir de 1976, le disco fait partie du paysage, sans encore se démarquer complètement du R&B, surtout que la Motown commence à faire irruption sur le marché du 12". En 1977, cette tendance R&B, dans laquelle s'inscrivent de nouveaux venus comme Chic est complétée par une apparition massive du disco électronique dont le meilleur exemple est «I feel love» de Donna Summer. Enfin le disco connaîtra une explosion sans précédent dans l'histoire de la musique avec le film Saturday Night Fever joué pour la première fois le 14 décembre 1977 (classé 24 semaines au top avec plus de 25 millions de ventes et 15 millions pour sa cousine Grease). Cet immense succès fera d'ailleurs de l'année 1978 l'année où tous les records en matière de vente de disques ont été battus.

Le succès du disco est tel que, très vite, des chanteuses et des chanteurs de soul déjà bien installés s'y essayent, bientôt suivis de nouveaux arrivants. À la fin des années 1970, presque tous les interprètes de soul se sont mis au disco et certains arrivent à combiner les deux styles sans perdre leur identité. C'est dans tous les cas une fusion qui ne manque ni d'intérêt ni de personnalité, particulièrement chez Philadelphia International Records, la maison de disques qui, en enracinant le disco dans le R&B, est celle par laquelle tout a commencé. L'autre label de disques qui a peut-être le mieux réussi cette fusion est la Motown, malgré un succès guère plus qu'épisodique, au gré des stars et des disques.

Le disco est alors la musique de masse, vilipendée par les amateurs de rock et les Noirs fans de R&B «purs et durs». C'est aussi une musique de défoulement en cette période de crise de l'énergie et de morosité, dans les pays occidentaux qui remmettent en question tout leur système de valeurs. Cette musique reste cependant dans la ligne de la contestation des années 1970, sous un couvert superficiel qu'elle revendique. Ses thèmes favoris sont la sexualité -beaucoup plus suggestivement exprimée qu'auparavant-et, la vie la nuit. Une des grandes affirmations du disco est l'androgynie dans le style, comme dans les voix, telles les voix pâmées des Bee Gees. Ce sont souvent des personnages au sens du spectacle et de la dérision affirmés, possédant le génie du déguisement et affirmant un mauvais goût voyant très assumé, depuis Amii Stewart pharaonne emplumée à Village People et ses multiples caricatures du macho nord-américain en passant par Donna Summer alanguie sur un croissant de lune et les femmes du groupe Boney M en lingerie sexy, ou enchaînées à un macho triomphant, créatures des ondes aux pieds de Neptune ou prêtes légèrement vêtues à un voyage spatial, sans parler des mystiques Earth Wind & Fire aux pattes d'éléphant dorées sur fond d'Égypte passée à l'ordinateur, de Cerrone et de son mannequin nu sur un réfrigérateur ou des nombreuses poitrines velues des divers interprètes exhibées fièrement. Cette joyeuse exubérance s'oppose alors à un rock morose. Le disco est aussi l'occasion pour le monde non anglophone de faire irruption sur le marché avec des productions à succès: l'Italie (Peter Jacques Band, Revanche, Macho..), la France (Théo Vaness, Santa Esmeralda, Sheila B. Devotion, Patrick Juvet, Cerrone..), l'Allemagne (Donna Summer, Claudja Barry, Eruption, Boney M...), mais aussi le Bénélux (Patrick Hernandez, Luv...) et d'autres encore comme le Québec (France Joli, MTL Express..). Certains vont même de pays en pays comme Amii Stewart qui va du Royaume-Uni à l'Italie en passant par la France. Le succès du disco sera tel que même des rockers comme les Rolling Stones avec «Miss you» ou Rod Stewart avec son fameux «Da ya think I'm sexy» toucheront à ce rythme, considéré par leurs fans comme «le grand Satan».

À noter le rôle non-négligeable que joueront les Européens dans cette musique comme Cerrone, le réalisateur artitisque Giorgio Moroder (réalisateur artitisque de Donna Summer entre autres), Jacques Morali et Henri Belolo (réalisateurs artitisques des Village People) ou Frank Farian (réalisateur artitisque de Boney M). Des artistes francophones (à l'origine) tels que Patrick Hernandez et Patrick Juvet connaitront un succès international.

Chronologiquement, c'est un type de musique qui s'étend environ de la première crise du pétrole à l'apparition du sida. le genre diminua autant pour des causes internes qu'externes. Tout d'abord l'offre sur le marché devint telle que l'on arriva à saturation, avec en plus une répétition abusive des artifices propres à cette musique: 1979 marque ici le sommet -tout le monde ou presque veut faire du disco- mais aussi commencement de la fin. C'est l'apogée de campagnes anti-disco («disco sucks») comme l'autodafé du 12 juillet 1979 au Comiskey Park de Chicago ayant dégénéré en émeute, revanche des États-Unis contre les gays, les femmes et les noirs dont le rôle était essentiel dans le disco. Il y eut aussi de la part de certains interprètes des disques s'éloignant du canevas originel : 1979 est l'année de Bad girls de Donna Summer, un lp louchant vers un son plus rock, ou de «No more tears», duo très variété internationale qu'elle fit avec Barbra Streisand. C'est aussi l'année où Michael Jackson reçoit son premier disque d'or, le 29 novembre, grâce au hit «Don't stop'til ya get enough», qui tout en restant très disco est novateur. Et enfin c'est le moment où la Motown, qui avait en gros raté le train du disco (malgré quelques gros hits comme «Love hangover» de Diana Ross et «Don't leave me this way» de Thelma Houston en 1976 ou «Heaven must have sent you» de Bonnie Pointer en 1979), se réveille avec entre autres une Diana Ross qui lance «Upside down» en 1980, numéro 1 n'ayant rien à voir avec les années 1970. Les causes externes de désaffection partielle du public sont la nouvelle morale reaganienne, le baisse d'audience des discothèques et l'apparition du sida. Une autre cause est le changement psychologique de décennie qui a entraîné un renouvellement des formules de certaines radios. Elles étaient en cela encouragées par les compagnies qui, déçues par la baisse de leurs profits en 1979, avaient réduit leurs investissements en matière de disco.

Bien que le Disco soit déclaré mort en 1980 dans toute la presse américaine ("Disco is dead"), le genre évoluera vers la Hi-NRG (prédominance des synthétiseurs, du nom d'une chanson d'Evelyn Thomas de 1983) dans les années 1980, puis vers la House (version entièrement électronique). Il influencera également l'électro-pop du début des années 1980 (Human League, New Order, Bronski Beat) avec un mélange de disco pour le rythme et de new wave pour l'ambiance. Le disco influencera surtout toute la musique dance, techno et electro, mais aussi tout le Hip-Hop et le funk des années 1980.

À partir de 1987 le funk est remplacé par la «house music», relecture du disco, qui entraînera une redécouverte de la musique de danse des années 1970. Cette redécouverte a été aidée par un phénomène purement commercial qui est la réédition des titres disco en disque compact, sous forme d'albums ou de compilations. Accompagnée de «megamixes», pots-pourris remixés, elle fera la fortune de Boney M ou des Village People qui refont surface en 1988-1989. Le disco apparaît alors en cette fin des années 1980 -et plus encore lors de la décennie suivante- comme la musique d'un âge d'or convivial sans sida ni synthétiseurs envahissants. Certaines chanteuses comme Loleatta Holloway auront même plus de succès dans les années 1980-90 qu'elle n'en avaient eu auparavant, stimulées par la mode du remix, multiplication à l'infini de pseudo-nouvelles versions de leurs hits. Le remix, phénomène apparu timidement vers 1982-1984, plus largement vers 1986-1987, devient même la composante essentielle du marché de la musique de danse. On remarque aussi l'apparition de «nouvelles chansons» qui ne sont que des reliquats plus ou moins retravaillés d'anciens titres (phénomène de l’échantillonage, le «sampling», dont le précurseur est le rap «Rapper's delight» de 1979). Au remix et à l’échantillonage devenus rois s'ajoutent les reprises faites par les chanteurs d’origine : Gloria Gaynor rechante «I will survive», Thelma Houston «Don't leave me this way» et les Sister Sledge «We are family», «Lost in music» et «He's the greatest dancer». Les reprises sont aussi un gage de succès pour un inconnu : Jimmy Somerville doit beaucoup à «I feel love», «Don't leave me this way», «Never can say goodbye» et «You make me feel», Take That à «Could it be magic», «Relight my fire» et «How deep is your love», Kym Mazelle à «Was that all it was» et «Young hearts run free». Une judicieuse reprise peut même revitaliser une carrière, comme l'a fait Diana Ross avec «I will survive». Pour le public, c'est une bouffée d'air frais. Celui-ci en redemende encore et encore.

Les années 2000 marqueront le renouveau du genre avec un regain d'intérêt d'un partie de la population pour la musique des années 1980 en général. Certains parlent même de la "renaissance" du disco. Cela pousse les maisons de disques à refaire des compilations et même des remixs des plus grand tubes du genre mais aussi des morceaux moins connus. De nouveau genres disco apparaissent au XXIème siecle, comme le Disco Electro, le Disco House ou encore le Disco Loft.

De nos jours, le genre disco est toujours très apprécié des nostalgiques des années 1980, mais aussi par la nouvelle génération. Les tubes disco sont remixés par les DJs lors des soirées Night Fever, et sont diffusés en discothèque et sur de nombreuses radios le vendredi et le samedi soir.


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